Le tourisme est l’élément vital de nombreuses villes, mais il peut aussi avoir un côté sombre. En effet, le surtourisme vers des destinations touristiques phares entraîne de graves problèmes de qualité de vie pour les résidents, notamment une dégradation de l’environnement, une augmentation du coût du logement et un encombrement des rues de la ville.
Le surtourisme peut bouleverser l’identité culturelle d’une ville, transformant une communauté autrefois prospère en un simple parc d’attractions répondant aux caprices des touristes d’un jour. De nombreuses villes ont réagi en mettant en œuvre des mesures visant à réduire les effets du surtourisme, notamment en plafonnant le nombre de touristes, en réglementant les locations de courte durée et en imposant des taxes touristiques.
Nous allons étudier ici quelques-uns des exemples les plus notables de villes victimes du surtourisme, ce que ces villes font pour aider les habitants à maintenir leur qualité de vie, ainsi que proposer des alternatives aux voyageurs à la recherche d’une expérience similaire à celle qu’offrent ces villes, mais sans la foule.
Barcelone, Espagne
Barcelone , l’une des destinations culturelles les plus recherchées d’Espagne, a été au centre de récentes campagnes visant à lutter contre le surtourisme. Selon les habitants de la ville, le problème du surtourisme à Barcelone se concentre principalement sur deux types de touristes : les excursionnistes et les visiteurs de courte durée : Les touristes d’un jour et les visiteurs de courte durée. Les excursionnistes visitent généralement la ville dans le cadre d’une croisière, débarquant de leur bateau et encombrant ensuite les principaux sites de la ville comme Las Ramblas et la célèbre Sagrada Familia. De même, les visiteurs de courte durée qui séjournent dans des propriétés de location de vacances comme Airbnbs ont entraîné une augmentation rapide des prix de l’immobilier à Barcelone, rendant la ville plus chère pour les résidents.
Les autorités locales ont répondu aux préoccupations des habitants de différentes manières, notamment en renforçant les réglementations en matière d’hébergement dans les zones touristiques. La ville a interdit la construction de nouveaux hôtels dans le centre-ville et a réduit le nombre de baux pour les locations de courte durée. Les compagnies de croisière sont également visées, et le terminal portuaire nord de la ville, qui offre un accès rapide à la plupart des principaux sites de la ville, a été fermé aux bateaux de croisière.
Où aller à la place :
- Valence : Située sur la côte, Valence associe une culture riche allant des plages relaxantes à l’architecture saisissante de la Cité des arts et des sciences. Les visiteurs peuvent explorer l’historique Bourse de la soie (classée au patrimoine mondial de l’UNESCO) et se promener dans le dynamique marché central, qui offre une expérience moins saturée mais tout aussi enrichissante.
- Gérone : Plus petite ville historique, Gérone est connue pour son architecture médiévale, notamment l’impressionnante cathédrale de Gérone et les anciens remparts de la ville. Ses charmantes rues étroites et sa proximité avec la Costa Brava constituent une alternative sereine pour ceux qui souhaitent éviter les foules tout en s’immergeant dans l’histoire catalane et la beauté du littoral.
Venise, Italie
Longtemps considérée comme l’une des plus belles villes du monde, Venise est devenue, du fait de sa notoriété légendaire, une victime majeure du surtourisme. Alors que des millions de touristes visitent la ville chaque année dans l’espoir de se photographier devant la basilique Saint-Marc, les économistes avertissent que le surtourisme exacerbe les problèmes socio-économiques de Venise, rendant la ville moins abordable pour les habitants. De même, les énormes bateaux de croisière endommagent l’ancienne infrastructure de Venise, mettant la ville en danger de disparaître littéralement sous les eaux de la mer Adriatique pour toujours.
Les autorités locales ont tenté d’enrayer les effets du surtourisme en instaurant une taxe touristique de 5 euros pour les touristes à la journée qui visitent la ville pendant la haute saison touristique. La ville a également interdit aux grands bateaux de croisière de pénétrer dans les canaux de la ville, les obligeant à accoster sur le continent, loin du centre historique de Venise.
Où aller à la place :
- Trieste: Près de la frontière slovène, Trieste s’enorgueillit de ses canaux sereins, de ses grandes places comme la Piazza Unità d’Italia, et d’un mélange unique d’influences italiennes et d’Europe centrale. Les visiteurs peuvent visiter le château de Miramare, se promener dans les rues étroites de la vieille ville et apprécier la célèbre culture du café de la ville, tout en évitant les foules de Venise.
- Padoue: Située à proximité de Venise, Padoue abrite une multitude de sites historiques, dont la chapelle Scrovegni, ornée de fresques de Giotto, et la basilique Saint-Antoine. L’atmosphère détendue de Padoue permet aux visiteurs de profiter de ses trésors culturels, de ses jardins botaniques et de ses places animées sans la présence écrasante des touristes.
Amsterdam, Pays-Bas
Le problème du surtourisme à Amsterdam est principalement lié à sa célèbre culture des pubs et à son attitude permissive envers la marijuana. Depuis des décennies, Amsterdam est réputée pour être la ville européenne de la fête, attirant des quantités de globe-trotters turbulents désireux de se livrer à des comportements débridés. Les autorités municipales estiment que plus de 18 millions d’excursionnistes visitent Amsterdam chaque année pour participer à des tournées de bars et à des enterrements de vie de garçon encore plus exubérants, créant ainsi d’importants problèmes de qualité de vie pour les résidents locaux. Les autorités municipales ont entrepris de décourager les touristes turbulents, notamment en imposant une taxe de 11 euros aux excursionnistes arrivant dans la ville par bateau de croisière, soit la taxe la plus élevée d’Europe.
La ville a également lancé une campagne publicitaire choc avertissant des conséquences juridiques pour les visiteurs venant à Amsterdam et ayant un comportement douteux. De même, une nouvelle ordonnance adoptée par le conseil municipal d’Amsterdam interdit de fumer de la marijuana dans le tristement célèbre quartier rouge de la ville, où de nombreux incidents problématiques ont tendance à se produire.
Où aller à la place :
- Utrecht: Avec ses canaux typiques, sa tour historique Dom et ses rues animées, Utrecht offre une atmosphère similaire à celle d’Amsterdam, mais avec moins de touristes. Les visiteurs peuvent profiter des cafés confortables le long de l’Oudegracht, explorer le centre-ville médiéval et faire des excursions en bateau sur les canaux pittoresques, tout en découvrant une ambiance hollandaise plus détendue et plus authentique.
- Leyde: Connue pour ses canaux pittoresques, sa célèbre université de Leyde et ses musées remarquables comme le Rijksmuseum van Oudheden, Leyde offre une alternative charmante. Ses paisibles jardins botaniques et sa riche histoire, notamment celle de la ville natale de Rembrandt, offrent une expérience culturelle enrichissante sans les foules de fêtards d’Amsterdam.
Kyoto, Japon
Kyoto, où se trouve l’historique palais impérial du Japon, était autrefois un endroit où les touristes étaient peu nombreux, mais ces dernières années ont été marquées par un regain d’intérêt international pour la ville. Si de nombreux habitants ont apprécié l’augmentation des recettes touristiques, d’autres se plaignent de l’engorgement des lignes de bus et de l’augmentation des prix. D’autres encore sont consternés par les étrangers qui prennent des photos de geishas, ce qui constitue une violation majeure des normes culturelles japonaises.
La campagne de Kyoto contre le surtourisme s’est concentrée sur l’amélioration de l’expérience des usagers locaux dans les lignes de bus de la ville. De nouvelles mesures ont été prises pour encourager les visiteurs à éviter les bus bondés et à utiliser le système de métro de la ville. Les autorités municipales sont également de fervents partisans du tourisme « mains libres », qui incite les visiteurs à laisser leurs gros sacs et valises à l’hôtel ou dans des entrepôts locaux afin de libérer de l’espace dans le système de transport en commun.
Où aller à la place :
- Nara: abritant des sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO comme le temple Todai-ji et le sanctuaire Kasuga Taisha, Nara offre une alternative plus tranquille à Kyoto. Les visiteurs peuvent également profiter du paisible parc de Nara, où les cerfs sacrés se promènent en toute liberté, et explorer les jardins japonais traditionnels sans être dérangés par la foule. Les trésors historiques de Nara et son environnement calme offrent une expérience plus intime et plus détendue.
- Kanazawa: Connue pour ses quartiers de samouraïs bien préservés, ses maisons de thé traditionnelles et le célèbre jardin Kenrokuen, Kanazawa permet de se replonger dans l’histoire de la période Edo du Japon. Grâce à son atmosphère paisible, les visiteurs peuvent explorer le riche patrimoine culturel de la ville, notamment les musées d’art et d’architecture historique, sans les encombrements touristiques que l’on trouve à Kyoto.
Dubrovnik, Croatie
Dubrovnik a le triste honneur d’être la ville la plus visitée d’Europe, avec 27 touristes pour chaque habitant. Comme de nombreuses grandes villes portuaires d’Europe, le problème de surtourisme de Dubrovnik est dû à son statut d’étape de la plupart des grands circuits de croisière dans l’Adriatique. Dubrovnik a également le fardeau supplémentaire d’être le lieu de tournage de la série télévisée à succès Game of Thrones, qui attire d’innombrables fans de la série. En conséquence, les résidents se voient contraints de renoncer à leur logement en raison de l’augmentation des coûts de location. Par ailleurs, les cafés et restaurants traditionnels souffrent de l’apparition de stands de restauration rapide destinés aux touristes à la recherche d’un repas rapide.
Les autorités municipales ont réagi à la situation de Dubrovnik en adoptant une approche à plusieurs volets. La ville a imposé que seuls deux bateaux de croisière puissent accoster au port de la ville à la fois, ce qui a considérablement réduit la surpopulation dans les rues historiques de Dubrovnik. Le conseil municipal a également adopté un moratoire sur les nouveaux permis de location de maisons dans le quartier historique de la vieille ville.
Où aller à la place :
- Šibenik: Ville côtière plus tranquille, Šibenik présente une architecture remarquable et une riche histoire, offrant un refuge paisible avec beaucoup moins de touristes que Dubrovnik. Les visiteurs peuvent explorer des sites protégés par l’UNESCO, comme la cathédrale Saint-Jacques, et se promener dans la vieille ville médiévale, en profitant de ses trésors culturels et de ses superbes vues sur la côte, à un rythme détendu.
- Zadar: Connue pour ses ruines romaines et vénitiennes, Zadar allie architecture ancienne et atmosphère côtière sereine. Ses points forts sont l’orgue de mer et le forum romain, ainsi que des couchers de soleil à couper le souffle sur l’Adriatique.
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Lisbonne, Portugal
Considérée comme l’une des premières destinations de la péninsule ibérique, Lisbonne a connu un regain d’intérêt de la part des touristes au cours des dix dernières années, en raison du charme historique de la ville et de sa réputation d’accueillir les voyageurs soucieux de leur budget. Bien que l’industrie touristique de Lisbonne ait certainement contribué à générer des milliards d’euros de revenus pour un Portugal à court d’argent, les habitants de la ville déplorent la hausse des prix et les embouteillages créés par les visiteurs de la communauté historique.
La réaction du public au surtourisme à Lisbonne a pris plusieurs formes, la plus notable étant une proposition visant à limiter le nombre de tuk-tuk dans les rues de la ville. Les tuk-tuk, qui sont le moyen de transport préféré de la plupart des touristes, ont suscité l’ire de nombreux Lisboètes de souche. La ville a également augmenté la taxe de séjour, qui est passée de 2 à 4 euros. Certaines entreprises locales ont exprimé leur frustration face à la tiédeur de la réponse de la ville au surtourisme en s’attaquant elles-mêmes au problème : De nombreux restaurants de Lisbonne proposent désormais des menus résidents non officiels qui offrent des prix moins élevés aux habitants de la ville.
Où aller à la place :
- Porto: Deuxième ville du Portugal, Porto offre une vue imprenable sur le fleuve Douro, une architecture historique magnifiquement préservée et une culture du vin de renommée mondiale. Avec ses charmantes rues pavées, sa scène artistique animée et ses célèbres caves à vin de Porto, Porto permet de vivre une expérience culturelle sans la foule.
- Évora: Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, cette ville située au cœur de la région de l’Alentejo offre un mélange de ruines romaines, de charme médiéval et d’atmosphère décontractée et accueillante. Avec ses anciens remparts, ses sites historiques étonnants et ses rues pavées tranquilles, cette ville offre une échappée sereine loin de l’agitation de Lisbonne.
Questions fréquemment posées :
Q : Quelles sont les mesures pratiques que les voyageurs peuvent prendre pour éviter de contribuer au surtourisme ?
R : Les voyageurs peuvent choisir des destinations moins fréquentées, voyager hors saison, utiliser les transports publics et soutenir les entreprises locales qui privilégient les pratiques touristiques durables. Le fait de séjourner dans des logements appartenant à des propriétaires locaux plutôt que dans des locations de courte durée peut également contribuer à réduire la pression sur le marché du logement.
Q : Comment savoir si une destination fait l’objet d’un surtourisme ?
R : Les signes de surtourisme comprennent des sites touristiques surchargés, des prix plus élevés que la normale, des restrictions imposées aux visiteurs et des réactions négatives de la part des habitants. La recherche d’informations sur une destination et les conseils aux voyageurs peuvent vous donner une idée plus précise de la situation.
Q : Existe-t-il d’autres solutions que les croisières pour réduire l’impact sur les villes portuaires ?
R : Oui, il est possible d’opter pour des croisières plus petites et respectueuses de l’environnement, de choisir des moyens de transport terrestres tels que le train ou le bus, ou d’explorer d’autres moyens de transport pour atteindre votre destination en réduisant l’empreinte écologique.
Q : Comment puis-je être un touriste plus responsable ?
R : Respectez les coutumes locales, évitez de contribuer à la surpopulation en visitant les sites les moins populaires, logez dans des établissements qui privilégient la durabilité et faites des efforts pour minimiser votre impact sur l’environnement en utilisant des articles réutilisables et en réduisant vos déchets.
Q : Que faut-il prendre en compte dans le choix d’un hébergement pour éviter de contribuer au surtourisme ?
R : Choisissez des hôtels écologiques, des maisons d’hôtes ou des logements appartenant à des propriétaires locaux plutôt que de grandes chaînes internationales ou des locations à court terme dans des zones surchargées. Cela permet de soutenir l’économie locale tout en réduisant la pression sur la disponibilité des logements pour les résidents.
Q : Comment puis-je continuer à visiter des destinations populaires sans aggraver le surtourisme ?
R : Essayez de visiter les villes populaires pendant les saisons creuses, lorsqu’il y a moins de touristes. Explorez d’autres quartiers ou des attractions moins connues au sein de la même destination et envisagez de séjourner en dehors du centre-ville pour réduire les embouteillages.
Vous connaissez d’autres destinations internationales où le surtourisme a un impact négatif sur le mode de vie des habitants ? Laissez-nous vos commentaires dans la section ci-dessous !
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